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Dysphasie

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Qu’est-ce qu’une dysphasie ?

 

Une dysphasie est un trouble qui touche l’acquisition du langage. En fonction du public, la dysphasie peut être  plus ou moins sévère et se présenter sous différentes formes, par contre elle est durable. On ne peut pas en guérir.

Quand un diagnostic est posé, on peut éliminer le déficit auditif, une déficience mentale, une malformation des organes phonatoires, une lésion cérébrale acquise au cours de l’enfance, les troubles envahissants du comportement, le spectre autistique, des troubles psychologiques et une carence affective ou éducative.

 

Quels sont les différents types de dysphasie ?

 

La dysphasie praxique, ce sont des problèmes moteurs qui vont avoir des répercussions sur la production des sons. La prononciation n’est pas toujours précise et on peut observer des inversions de sons. Ces difficultés motrices ne sont pas seulement présentes dans l’expression, ils peuvent avoir d’autres difficultés motrices.

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La dysphasie linguistique amène des difficultés dans les manipulations de sons, d’association de mot et son et aussi dans le respect des règles. Si c’est plus au niveau lexical, ils auront tendance à ne pas utiliser les bons mots, à avoir des confusions ou ne pas bien comprendre le sens du mot. On peut aussi observer le manque du mot, ils cherchent le mot qu’ils veulent dire, mais ne s’en souviennent plus même s’ils l’utilisent régulièrement. Si c’est plus syntaxique, ils feront de courtes phrases et pas complexes. Ils n’auront pas non plus une bonne conjugaison. Leur langage aura donc tendance à être non-grammatical.

La dysphasie pragmatique est liée à une difficulté à tenir compte du contexte et de l’interlocuteur auxquels ils s’adressent. Ils ne saisiront pas le second degré, l’ironie, les jeux de mots ou l’humour, car c’est fort implicite pour eux.

 

Quels indices sont les indices révélateurs d’une dysphasie ?

 

  • Un enfant qui reste muet, qui ne parle pas.

  • On n’observe pas durant les premiers mois et années des signes de conversation à travers le regard, la posture, les mimiques, etc.

  • À l’âge de 18 mois, les mots que l’enfant dit n’ont pas de sens.

  • Vers 24 mois, il ne produit pas encore de courtes phrases ayant du sens composé 2 à 4 mots.

  • Vers 3 ans, ce qu’il dit n’est pas compréhensible et n’est pas lié au contexte.

  • Il n’a pas tendance à poser de questions.

  • Il ne sait pas exprimer des demandes.

  • Il peut sembler ne pas nous comprendre.

 

Quels symptômes plus spécifiques pouvons-nous observer par rapport à la compréhension du langage ?

 

  • Il ne maîtrise pas beaucoup de vocabulaire.

  • Les notions abstraites sont difficiles à saisir.

  • Il ne perçoit pas de différence entre les mots interrogatifs, temporels ou spatiaux.

  • Difficile à comprendre quand la phrase est trop longue ou complexe.

  • Il ne saisit pas l’inférence.

 

Quels symptômes plus spécifiques pouvons-nous observer par rapport à l’expression du langage ?

 

  • L’ordre des sons dans les mots et phrases n’est pas toujours juste.

  • Ils ont des difficultés à retrouver le mot juste.

  • Il peut être plus lent à s’exprimer.

  • Sa construction de phrase n’est pas adéquate.

  • Il éprouve des difficultés à utiliser les mots de liaison.

  • On peut observer de nombreuses pauses ou hésitations quand il s’exprime.

 

Quelle scolarité s’offre à eux ?

 

Il existe deux possibilités. Ils peuvent soit se diriger vers l’enseignement spécialisé. Dans ce type d’enseignement, ils ont tendance à réaliser les apprentissages autrement que par le langage pour le permettre de développer correctement leurs apprentissages, car ils en ont les capacités intellectuelles. L’autre option est l’enseignement ordinaire où ils pourront bénéficier d’un certain nombre d’heures d’aide en classe.

 

Comment l’orthopédagogue peut-il intervenir ?

 

  • Prendre connaissance du diagnostic et des tests pluridisciplinaires.

  • Observer son langage oral au niveau de l’expression et de la compréhension. L’observer dans différentes situations et activités.

  • Agir auprès des responsables qui peuvent avoir la charge de l’enfant en le sensibilisant. Il faut leur expliquer ce qu’est la dysphasie pendant des réunions que l’on organise.

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C’est un trouble qui est invisible quand on voit la personne. Certaines personnes auraient donc tendance à dire qu’ils sont paresseux, opposants ou autre. Il est donc important de bien sensibiliser les personnes qui l’entourent pour ne pas arriver à des conclusions trop rapides où on ne prendra pas en compte ses difficultés

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  • Sensibiliser les autres enfants de la classe sur la dysphasie.

  • Discuter avec toute l’équipe, réfléchir à des solutions et proposer différents aménagements pour répondre aux besoins de l’enfant.

  • Mettre en place un PAI.

 

Quelle attitude générale l’enseignant doit-il avoir ?

 

  • Jouer avec les intonations pour maintenir l’attention.

  • Faire attention au débit et mettre en évidence les informations importantes.

  • Répéter plusieurs fois.

  • Utiliser la communication non verbale pour assurer la compréhension : gestes, mimiques, dessins, photos, pictogrammes, etc.

  • Ne pas forcer à prendre la parole face au groupe classe.

  • Ne pas lui poser des questions ouvertes si on ne le sent pas prêt à développer sa réponse.

  • Le laisser utiliser des gestes, mimiques, dessins, photos, pictogrammes, etc. si ça peut l’aider à se faire comprendre.

  • Simplifier les consignes et n’en donner qu’une à la fois.

  • L’évaluer seulement par rapport aux compétences et non pas sur ses erreurs dues à sa dysphasie.

  • Lui accorder plus de temps s’il en a besoin ou alléger les devoirs, exercices.

  • Rester patient et à l’écoute.

  • L’encourager à s’exprimer si on le sent capable.

  • Installer une ambiance de tolérance et d’entraide au sein de la classe en informant les autres élèves sur la dysphasie.

  • Valoriser l’enfant dans ses progrès et ses efforts.

  • Proposer aux parents de tenir un carnet de bord pour avoir un moyen de communication entre les parents et le professeur, mais aussi pour garder une trace du travail réalisé, des efforts et des objectifs.

  • Favoriser une collaboration interdisciplinaire.

  • Parler en face de l’enfant pour qu’il puisse s’aider de la lecture sur les lèvres pour comprendre.

 

Quels aménagements pouvons-nous proposer dans la classe ?

 

  • Installer une routine simple.

  • Pour les aider à mieux gérer leur temps, afficher des calendriers, time timer ou autre.

  • Varier le type d’activités pour un thème.

  • Alterner le verbal et manipuler.

  • Pour faciliter la compréhension des consignes, utiliser des pictogrammes.

  • Veiller à ce que l’enfant dysphasique puisse aussi avoir son temps de parole.

  • Installer l’enfant à proximité de l’institutrice et loin de la fenêtre ou des portes.

 

Quels aménagements pour les dysphasies qui touchent la compréhension ?

 

  • Soutenir l’attention de l’enfant par le regard ou un geste.

  • Expliquer les consignes avec des gestes et des supports visuels.

  • Utiliser des pictogrammes ou dessins.

  • Dire des consignes courtes et une à la fois.

  • Être attentif à utiliser un vocabulaire que l’enfant maîtrise.

  • Reformuler plusieurs fois l’information.

  • Pour vérifier la compréhension, lui demander de la répéter.

  • Parler plus lentement et distinctement.

  • L’inciter à reformuler pour vérifier qu’il a bien compris.

  • Adapté la complexité du message verbal à son niveau.

 

Quels aménagements pour les dysphasies qui touchent l’expression ?

 

  • Pour aider la communication, utiliser des supports visuels.

  • Lui proposer d’illustrer ce qu’il veut communiquer par des gestes, des supports visuels ou autres moyens non verbaux.

  • Reformuler si nécessaire pour permettre à l’ensemble du groupe de comprendre le message et ainsi lui éviter de répéter.

  • L’aider à trouver ses mots, à s’exprimer.

  • Favoriser des exercices sur la formation, le classement de mots, les connecteurs logiques, les synonymes, les contraires, etc.

 

Quels aménagements pour les dysphasies dans les différents apprentissages ?

 

  • Travailler la syntaxe avec la méthode de jetons (Ortho-éditions).

  • Exploiter les pictogrammes.

  • Utiliser constamment l’oral, l’écrit, les pictogrammes et les expérimentations.

  • Pour pallier au manque du mot travailler avec des catégories sémantiques ou écologiques.

  • Faire des jeux verbaux en utilisant des images ou pictogrammes.

  • Cibler et cadrer les moments de paroles.

  • Utiliser les gestes Broel-Maisonny ou la méthode « Raconte-moi les sons ».

  • Apprendre les lettres par le toucher.

  • Ralentir le débit et simplifier les consignes.

  • Suivre des repères temporels fixes.

  • S’appuyer sur sa mémoire visuelle.

 

Sources utilisées pour la réalisation du travail :

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  • Poulet, I. & Baratault, J.-P., (2013). Les troubles spécifiques des apprentissages à l’école et au collège. Lyon : Chronique sociale.                                                                Dans cet ouvrage ils expliquent en quoi consiste chaque dys. Comment on peut les repérer, les distinguer les uns des autres. Ils proposent également des adaptations. En fin d’ouvrage, ils proposent une liste de logiciel qui pourrait être intéressant.

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  • Guilloux, R. (2009). L’effet domino « dys » : limiter l’enchaînement des difficultés en repérant les troubles spécifiques des apprentissages et en aménageant sa pédagogie. Montréal : Chenelière éducation.                                                                                  Pour chaque « dys » ils font une mise en situation puis définisse le trouble. Ils proposent également des pistes d’actions, des outils pédagogiques. C’est un très bon recueil d’informations pour les professeurs pour mieux appréhender l’apprentissage chez les enfants « dys ». Ils expliquent également les répercussions dues au « dys » à travers l’effet domino. Ils expliquent également les répercussions dues au « dys » à travers l’effet domino. Ils développent une série d’aménagement en fonction de chacune des difficultés.

 

  • Petiniot, M.-J. (2016). Comprendre les dysférences. Namur: Érasme                              Dans ce livre, il explique également l’effet « boule de neige » des apprentissages. Ils définissent les différents troubles d’apprentissages. Donne des conseils pour aider les parents au quotidien. Ensuite, il y a une partie pour accompagner les enseignants. Et enfin un chapitre consacrer à l’école inclusive.

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