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Médiation

   La médiation a pour rôle de sortir les gens d'une situation compliquée. Nous avons pu découvrir comment la médiation fonctionne. Nous avons découvert les étapes du conflit, comment résoudre le problème, les différents styles pour le résoudre, les causes et les outils. Nous avons pu aussi être face à différents cas et nous avons réfléchi à comment résoudre le problème.

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   Il me semble que le cours de médiation est essentiel car dans notre formation on ne nous prépare pas à faire face aux situations complexes. Pourtant on est confrontés à cela dans le métier. Ce cours est donc un bon outil pour plus tard et même au quotidien pour tenter de résoudre au mieux les problèmes.

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   Pour le travail, nous avons rencontré une médiatrice et nous avons dû réaliser un compte rendu de cette visite.

 

Introduction à la rencontre

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   Elle commence la séance par poser le cadre avec un maître du temps, ne pas tous parler en même temps. Elle demande d’où on vient, notre formation et pourquoi avoir choisi l’orthopédagogie.

Elle cherche à installer un climat d’échange et d’écoute et remercie pour le partage quand une personne prend la parole.

 

Présentation

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   Claudine Bilocq a un bachelier en assistante sociale et a d’autres formations. Avant d’avoir un rôle c’est un être humain et elle insiste sur cet aspect. Elle est venue échanger avec nous sur son métier et pratique depuis 15 ans en médiation scolaire. Elle appartient à la structure Wallonie Bruxelles (CFWB).

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Comment est composée la structure institutionnelle ?

 

   Les médiateurs sont directement engagés par CFWB et plus spécialement le DGEO (direction générale de l’enseignement obligatoire). Au sein de la DGEO il y a un service d’assistance aux établissements scolaires (SAES). Dans ce service, il existe plusieurs services, principalement trois : le service des équipes mobiles (EM), le service de médiation scolaire en région bruxelloise (SMSB), et le service de médiation scolaire en Région wallonne (SMSW).

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L’organisation de l’enseignement CFWB est assez complexe. Le service est en pleine mutation.

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  • Dans la SMSB, il y a 56 médiateurs chapeautés d’un service de coordination composé de deux personnes. Ils touchent à tous les réseaux confondus : libre, communauté française, communal  etc. et aussi l’enseignement spécialisé. Ils s’occupent uniquement du niveau secondaire et pas du primaire et maternelle pour des raisons politiques. Pour le fondamental, décrétalement ils ne peuvent pas la traiter. Donc il faut une dérogation de la direction générale et 9 cas sur 10 elle est acceptée si c’est une demande de médiateur. Ils sont internes et sont affectés à un ou plusieurs établissements scolaires. Le service de médiation scolaire bruxelloise existe depuis 25 ans. Il a été créé sur la commune de Forest suite à des émeutes régulières dans les établissements scolaires et ça débordait dans les rues. Ils ne savaient plus comment intervenir, les responsables politiques se sont alors dit qu’il fallait un espace de discussion. De là ils ont mis en place un service de médiation. Ils ont engagé une dizaine de personnes d’horizons différents, avec un potentiel humain d’écoute et de dialogue. Ils ont pu observer que ce climat de tension a fortement diminué et ils se sont rendu compte que c’était extrêmement utile dans les écoles. C’est ainsi qu’ils se sont développés et qu’est né le médiateur scolaire.

 

  • Dans la SMSW, il y a entre 30 et 40 médiateurs ainsi qu’un service de coordination. Les médiateurs interviennent dans tous les réseaux confondus, ordinaire et spécialisé, mais uniquement pour le secondaire. Ils interviennent par zone géographique et ne sont pas affectés à un ou plusieurs établissements scolaires. Cette différence est très importante, car il y a des réalités de travail différentes. En demande externe, toute demande de médiation est adressée à la médiation centrale et puis est redistribuée en fonction de la région, or à Bruxelles on peut directement l’adresser au médiateur sauf ceux qui n’en ont pas dans l’école, dans ce cas-là on fait appel à la médiation centrale.

 

  • Dans l’EM, il y a une trentaine d’agents ainsi qu’un service de coordination. Ils regroupent Bruxelles et Wallonie et leur rôle principal est d’accompagner les chefs d’établissements en situations particulières (crise…). Ils font donc de l’accompagnement des directions.

 

   Pour faire un compte rendu du travail qu’ils ont réalisé au courant de l’année, il existe un système informatique pour les trois services. Ils disent le type de demandes, les partis en médiation, le nombre de demandes, etc. Ils font donc un retour à l’administration, car ils y appartiennent et ont ainsi une réflexion par rapport à ce compte rendu.

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   Le pacte d’excellence a été créé suite au taux d’échecs scolaires. Ils sont conscients qu'il y a quelque chose qui ne va pas et ils cherchent comment y remédier au mieux possible. C’est pourquoi ils cherchent à faire une refonte complète de la manière d’enseigner.

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   Cependant c’est un projet titanesque qui fait des avancés, des reculs, mais aussi des stops. De plus, en parallèle, il y a un climat politique qui influence beaucoup. Le service d’accompagnement scolaire va être impacté par ce décret pour répondre au mieux aux besoins des établissements scolaires, des acteurs sociaux et plus particulièrement des enfants.

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   Le service de médiation est un service gratuit dont les établissements scolaires peuvent bénéficier. Les établissements qui accueillent un service de médiation doivent fournir un espace où ils peuvent travailler. Un lieu où on peut se rendre en toute discrétion. Ce sont les établissements qui doivent faire la demande et ils peuvent décider d’arrêter et les renvoyer quand ils le souhaitent. Ils doivent donc se faire connaître auprès des directions d’établissements pour qu’ils prennent connaissance de ce servie et qu’ils puissent leur faire appel.

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   Ils peuvent aussi travailler en externe et interviennent à la suite de demandes de directeurs, parents, mais rarement les enfants, car ils ignorent l’existence de ce service. Dans ce genre de situation, les médiateurs ont souvent des bombes à éteindre, car le problème a pris de l’ampleur. Les médiateurs préféreraient la polyintégration.

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   Dans le service d’intervention, il y a en première ligne les enseignants et les équipes éducatives. En deuxième ligne, ce sont ceux qui travaillent plus dans le fond du problème et on y retrouve donc les médiateurs.

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   Dans le futur, il y aura une structure qui va probablement avoir une place plus importante. Il y aura un service de médiation spécifique dans les établissements et il n’y aura plus qu’un service de médiation scolaire, Wallonie et Bruxelles ne seraient plus séparés.

 

Rôle du médiateur

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Définition de la médiation :

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   Offre la possibilité de faire une pause : dans un espace tiers. C’est un espace en dehors des enjeux relationnels, il a pour particularité : d’être indépendant des établissements scolaires, neutres = pierre angulaire (dénué de tout jugement), soumis au secret professionnel.

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   Le métier de médiateur est un métier institutionnalisé et professionnalisé à l’heure d’aujourd’hui. Au départ, le service de médiation scolaire était seulement pour les écoles en D+ (discrimination positive), mais aujourd’hui il est ouvert à tout le monde.

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   Le médiateur n’est pas un spécialiste, c’est un espace tiers qui est neutre, indépendant et soumis au secret professionnel. Il peut cependant être un relais vers un spécialiste.

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« Ce n’est pas un spécialiste, c’est un espace tiers neutre, indépendant soumis au secret professionnel qui ouvre à ce qu'il se passe dans l’enjeu. »

 

   Les médiateurs prennent un temps de recul. Ils voient comment reconstruire du lien au quotidien. C’est important de laisser déposer les émotions puis aller un peu plus loin, voir ce qui s’est passé. Ils ont une grande liberté d’action, sous le secret professionnel et sont indépendants sur le terrain tout en respectant les tenants et aboutissement de la médiation.

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   Ils peuvent s’adresser aux professeurs pour faire un bilan durant les assemblées générales par rapport aux différents problèmes qui auraient pu être rencontrés, aux rapports de demandes et grâce à ces informations amener à une réflexion au sein des professeurs pour essayer de remédier à ce type de situation et ainsi éviter que d’autres jeunes ne la vivent.

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   Ils peuvent aussi intervenir au sein des classes, mais chaque médiateur à sa façon de fonctionner. Madame Bilocq propose aux titulaires de classes de venir une heure se présenter aux élèves et ainsi expliquer le rôle de médiateur pour que les enfants prennent connaissance de ce service.

Ils sont aussi généralement présents pour l’accueil des premières où ils s’insèrent au jeu réalisé lors du premier jour pour découvrir l’école. Madame Bilocq propose aux élèves un petit jeu dans son bureau pour qu’ils puissent découvrir son bureau, son visage et sachent en quelques mots pourquoi elle est là.

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   Ils ont une posture de neutralité donc ils ne sont jamais présents dans un conseil de délibération. Pour les conseils de classe, ils y vont seulement à la suite d’une demande et que pendant l’année scolaire (ex : un élève qui souhaite partager une information avec le conseil de classe ou autre). Ils ne vont pas systématiquement au conseil de classe, pour permettre de garder la position de neutralité auprès des enfants.

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   La visibilité est très importante pour les médiateurs. Il ne faut pas qu’ils soient toujours au même endroit, ou qu’ils parlent toujours à la même personne. Il faut être visible et trouver le juste milieu et garder cette image de neutralité en variant les personnes avec qui on discute par exemple.

Le médiateur doit être vigilant pour ne pas avoir une forme d’attachement dans les situations qu’il rencontre. Quand il se trouve dans une situation où il ne se sent pas capable de la gérer, il peut faire appel à d’autres médiateurs qui prendront le relais.

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   Lorsque quelqu’un vient leur demander de l’aide, veut les rencontrer, il est important au début de l’échange de bien redéfinir le rôle du médiateur.

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Le médiateur peut intervenir dans différentes situations :

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  • Conflit/tension relationnelle

  • Prévention à la violence (peut prendre plein de formes)

  • Décrochage scolaire

  • Toutes demandes qui nécessitent un espace tiers

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Comment le médiateur fonctionne-t-il pour son intervention :

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   Il a des règles de travail et son outil de travail est principalement l’écoute active.

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Processus de médiation :

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  • Il y a une demande par une personne tierce ou une personne dans une des situations précédentes.

  • Accueillir la demande, être dans l’écoute.

  • Analyser la demande : qu’est-ce qui se passe, est-ce qu’on est dans la négation ou pas ? On dégage le besoin, ça relève du travail de la médiation ou pas. Si ce n’est pas le rôle de la médiation, l’écoute peut parfois être assez nécessaire ou alors ça peut amener à un relais vers un service plus spécifique.

  • Si la demande concerne bien la médiation, ils vont choisir une manière de travailler qui dépend de la demande qui est apportée.

  • Ensuite ils rencontrent les différentes personnes concernées par la situation. Le médiateur va tout d’abord avoir un entretien avec les parents où il va les écouter et il va demander aux parents s’ils acceptent le processus de médiation.

  • Puis, ils rencontrent la direction avec qui ils ont aussi un temps d’écoute, etc., puis leur demande s’ils acceptent le processus de médiation

  • Si c’est une médiation directe, c’est-à-dire quand les deux partis acceptent le processus de médiation. Il y a une rencontre des deux partis. A l’inverse d’une médiation indirecte où il n’y a pas de rencontre entre les deux partis, car un des deux ou les deux ne veulent pas se rencontrer. Le médiateur fera donc office de messager, communiquera avec chaque parti séparément.

  • Pour qu’une médiation directe puisse bien se dérouler, il faut tenir compte de différents facteurs :

  • Le choix du lieu, pas se rencontrer dans l’école pour zone d’équité.

  • Permettre aux deux partis de s’exprimer sur ce qu’ils ont vécu et donc être entendu par l’autre parti et essayer de comprendre son point de vue.

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