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Questions d'éthique et de déontologie

  L'éthique et la déontologie sont des notions qui me semblaient fort abstraites auparavant. Je ne savais pas en quoi consistaient réellement ces notions.

 

   J'ai donc été sensibilisée à ce terme éthique et ce qu'il signifiait. À travers l'éthique, on est sensibilisé à différents enjeux. On s'interroge face à une situation et on réfléchit au comportement le plus adéquat pour l'intérêt de l'autre. L'éthique nous incite donc à un souci de l'autre, on cherche comment on peut agir au mieux.

 

 Cette réflexion est essentielle dans le métier d'orthopédagogie. Nous devons constamment nous positionner dans cette manière de penser. Notre but est d'aider au mieux la personne en difficulté pour qu'elle soit bien. Nous devons donc prendre en compte différents éléments, opposer différentes possibilités d'actions et étudier ces actions pour savoir laquelle serait la plus souhaitable.

 

   Le cours m'a donc permis de me requestionner par rapport à mes visions de départ et il m'a incitée à peser le pour et le contre de différentes situations. J'ai donc développé mon esprit critique. Il m'a aussi permis de découvrir différentes éthiques qui défendent des objectifs différents.

 

   Enfin, le cours m'a poussée à revoir ma manière de penser l'enseignement. Même si ma vision de l'enseignement évolue toujours. J'ai tout de même pu confirmer mon opinion face à l'éducation. Pour moi, l'éducation d'aujourd'hui doit évoluer. Et l'éthique du "maître ignorant" m'a poussée à réfléchir au rôle de l'enseignant. Notre rôle en tant qu'enseignant n'est pas simplement une récitation de savoirs. Nous devons plutôt donner l'envie aux enfants d'apprendre et pour cela c'est à nous de les motiver, de les mettre face à des situations contraignantes. Nous sommes là pour les soutenir et les accompagner dans leur apprentissage et non pas pour leur donner la réponse sans leur laisser le temps de chercher eux-mêmes la résolution du problème. L'enfant retiendra mieux s'il est acteur de son apprentissage.

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   Pour l'évaluation du cours, nous avons dû choisir une situation vécue ou en inventer une où nous étions face à un enjeu éthique. Voici ma situation éthique avec mon argumentation face au dilemme éthique.

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   Durant ma formation d’institutrice maternelle, j’ai réalisé différents stages dans l’enseignement ordinaire. Lors de mon dernier stage, j’ai eu la chance d’avoir un enfant atteint de trisomie 21. J’avais une classe de première et deuxième maternelle. Cet enfant était dans l’enseignement ordinaire depuis le début de ses maternelles. Cependant il n’était pas inscrit dans le spécialisé et ne bénéficiait donc pas d’aide particulière en classe mis à part des séances de logopédie une fois par semaine sur le temps de midi. Les parents ont appris fin de cette année-là qu’il aurait pu inscrire leur enfant dans le spécialisé et ainsi avoir une aide de quelques heures semaine. Malheureusement il y a eu un manque d’information, les parents n’avaient pas connaissance de cette possibilité et la direction non plus, car c’est la première fois qu’ils accueillaient un enfant en situation de handicap.

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   Il était en première maternelle, mais avait l’âge d’un enfant de deuxième maternelle. Il avait l’air heureux dans la classe. Il avait un contact social avec les autres enfants, pouvait jouer avec eux. Au niveau des apprentissages, il n’était pas au même niveau que les enfants de son âge, mais on fixait pour lui des objectifs bien précis et adaptés. Une progression avait pu être observée depuis son entrée dans l’école. Cependant l’institutrice se sentait parfois un peu démunie, car elle n’avait pas beaucoup d’aide, d’accompagnement pour savoir comment aider au mieux cet enfant.

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   Il était avec la même classe depuis son arrivée à l’école. Seulement les enfants avec qui il avait l’habitude d’être allaient changer de classe. Ils allaient aller en troisième maternelle chez une nouvelle institutrice. Une question a surgi à la suite de ce futur changement.

Doit-on le laisser dans la même classe pour qu’il garde ses camarades et ainsi qu’il développe le côté social, mais il éprouvera sans doute des difficultés au niveau des apprentissages. Ou alors reste-t-il dans la même classe et on essaie de proposer des apprentissages qui lui sont adaptés, mais au niveau social il ne sera peut-être plus autant à l’aise. Ou encore faut-il l’inscrire dans un enseignement spécialisé pour lui permettre d’être plus accompagné, mais il quittera l’école ordinaire ainsi que ses camarades.

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   Comment peut-on conseiller au mieux les parents d’un enfant trisomique, pour que leur enfant soit le mieux accompagné dans sa scolarité et qu’il puisse progresser le plus possible ?

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   Dans ce cas d’éthique, nous sommes face à une décision d’orientation scolaire pour un enfant trisomique. Pour répondre à ce cas, je me positionne en tant qu’orthopédagogue qui veut conseiller au mieux les parents dans leur choix en leur exposant les différentes possibilités.

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   Tout d’abord, il est important de distinguer les différentes possibilités qui existent pour les parents. Il y a l’enseignement spécialisé, l’intégration et l’inclusion en enseignement ordinaire.

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   En ce qui concerne l’enseignement spécialisé, c’est une école où l’on peut retrouver des enfants qui ont des difficultés scolaires ou un handicap physique ou mental (temporaire ou permanent). L’enseignement spécialisé est divisé en huit types différents. Chaque type correspond à un type de handicap. Pour la trisomie 21, on les retrouve dans le type 2. Il s’agit des personnes avec une déficience mentale de légère à sévère. Ce type d’enseignement a pour rôle de viser l’épanouissement personnel, leur intégration sociale et/ou professionnelle. L’élève se trouvera dans un encadrement pédagogique avec des petites classes ce qui permet de travailler en individualisation. Il évolue comme dans l’enseignement ordinaire et à son rythme. Il bénéficie d’un accompagnement éducatif, mais aussi d’un accompagnement avec différents spécialistes tels que paramédical, psychologique et social. Les enfants peuvent ainsi poursuivre leur cursus scolaire en fonction de leurs besoins et de leurs potentialités. Ils développeront leurs aptitudes intellectuelles, psychomotrices, affectives et sociales.

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   Concernant les approches pédagogiques et éducatives pour le type 2, elles visent tout d’abord l’apprentissage de la socialisation et/ou de l’autonomie. Ils réalisent essentiellement des approches fonctionnelles. Le savoir communiquer est une compétence globale prioritaire. L’équipe pluridisciplinaire travaille en étroite collaboration pour déterminer des codes adaptés qui vont aider petit à petit l’enfant à s’exprimer, échanger et ainsi être reconnu socialement. Les activités qu’ils proposent s’ancrent dans le vécu quotidien de l’enfant et ont pour but d’offrir différents outils et méthodologies spécifiques pour communiquer, prendre conscience de lui. Ils vont également apprendre les comportements sociaux adéquats. La ritualisation pour la construction de repères et de référents stables sera mise en avant.

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   L’enseignement spécialisé répond aux mêmes objectifs du décret missions que dans l’enseignement ordinaire. Pour chaque enfant un PIA est mis en place pour fixer des objectifs pour chacun des enfants et pour qu’ils soient adaptés à lui.

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   Les enfants sont accueillis dès l’âge de deux ans et demi. En ce qui concerne l’inscription, les parents doivent contacter le PMS qui réalisera un examen pluridisciplinaire pour déterminer le type d’enseignement spécialisé qui correspond aux besoins de l’enfant. Après avoir été inscrit dans l’enseignement spécialisé, il est encore possible de retourner dans l’enseignement ordinaire en demandant l’avis de l’organisme chargé de la guidance de l’enfant dans l’enseignement spécialisé.

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   Nous pouvons donc constater que l’enseignement spécialisé à différents avantages pour les enfants. Ils peuvent bénéficier d’un accompagnement plus individualisé, d’une structure plus petite. L’enseignement est également adapté aux besoins des enfants. Ils peuvent bénéficier de l’accompagnement de toute une équipe pluridisciplinaire. L’équipe pédagogique est également plus habituée à gérer ce type de handicap cependant tous les professeurs n’ont pas une formation supplémentaire aux professeurs de l’enseignement ordinaire.

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   En parallèle, l’enfant peut être inscrit dans l’école ordinaire où il existe deux types de possibilités : l’intégration et l’inclusion.

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   Depuis 2011, l’intégration dans l’enseignement ordinaire existe pour tous les types de handicaps. Et depuis 2014, l’inclusion et les aménagements raisonnables sont de vigueur pour l’enseignement supérieur. En 2018, ils sont aussi devenus obligatoires pour l’enseignement fondamental et secondaire. Les écoles n’ont pas le droit de refuser d’inscrire un enfant, car il est en situation de handicap.

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   L’intégration scolaire est un enseignement où tous les enfants en situation de handicap sont dans une classe d’enseignement général ou ordinaire, mais on ne tient pas compte de leur handicap.

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Il existe 4 possibilités différentes d’intégration.

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  • 1er type : intégration permanente et totale

Les enfants vont suivre tous les cours durant toute l’année dans un établissement d’enseignement ordinaire.

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  • 2ème type : intégration permanente partielle

Les enfants vont suivre certains cours dans l’enseignement ordinaire pendant toute l’année, pas tous les cours, mais certains.

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  • 3ème type : intégration temporaire partielle

L’élève va suivre certains cours une partie de l’année et le reste il revient dans l’enseignement spécialisé.

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  • 4ème type : intégration temporaire totale

L’enfant doit suivre tous les cours, mais une partie de l’année. (Ex : intégré de septembre à décembre et on va mesurer son évolution et en fonction de ça le PMS et le conseil de classe peut décider de le laisser dans intégration totale).

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   Étant donné que l’intégration a seulement pour but d’accueillir mais ne prend pas vraiment en compte les besoins de l’enfant, je ne conseillerais pas cette possibilité.

L’inclusion scolaire, elle, met en place des aménagements pour adapter la société à la personne en situation de handicap. Ce n’est plus la personne qui doit s’adapter à la société, mais la société qui s’adapte à la personne. Le but de l’inclusion est que tout le monde arrive au même résultat même s’ils utilisent des procédés différents.

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   Si nous comparons maintenant l’enseignement ordinaire et l’enseignement spécialisé, différents avantages peuvent apparaître dans les deux types d’enseignement. Il est important de savoir que chaque enfant est différent. Il faut donc prendre en considération son parcours scolaire, ses difficultés et ses capacités pour savoir vers quel type d’enseignement il faut se diriger pour répondre au mieux à ses besoins spécifiques. L’inclusion ne peut pas être toujours possible pour tous les enfants. Dans certains cas elle peut très bien se passer, mais pour d’autres enfants c’est mieux de l’inscrire dans le spécialisé, tout dépend donc de chaque enfant.

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   Tout d’abord, nous pouvons constater grâce à une observation qui compare l’enseignement spécialisé et l’enseignement ordinaire qu’il n’y a pas de différences significatives sauf en expression langagière. Leurs compétences seraient plus développées dans les classes spécialisées suite à un entraînement plus intensif.

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   Ensuite, grâce à une meilleure connaissance de la trisomie 21, nous avons pu remarquer que la multiplication des interactions, l’appartenance à des groupes divers constitués de personnes ordinaires, ou de personnes en situation de handicap favorise le développement le plus harmonieux des personnes porteuses de trisomie 21.

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   Grâce à l’enseignement ordinaire, nous pouvons observer différents avantages pour l’enfant en situation de handicap qui sera scolarisé. Tout d’abord, d’après plusieurs études on remarque qu’ils auront tendance à s’intégrer avec succès. On pourra aussi observer de meilleurs résultats au niveau des apprentissages.

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   Au niveau social, il pourra s’appuyer sur le modèle des autres et apprendre beaucoup sur les comportements adaptés grâce à cette imitation. Il pourra développer des relations avec d’autres enfants et peut-être même avec des enfants qui habitent le même village que lui, ce qui lui permettrait d’entretenir un contact social en dehors de la maison. Il pourra avoir plus de facilité à s’intégrer à la vie communautaire et sociale.

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   L’enfant en situation de handicap pourra être valorisé et on ne le verra pas qu’à travers son handicap. Il va aussi pouvoir solliciter ses facultés intellectuelles.

Les autres de la classe pourront également être enrichis par sa présence. Ils pourront développer une meilleure sensibilité à la singularité de chacun et acquerront aussi des valeurs comme l’entraide et la solidarité. Des tutorats ou groupes de travail pourront être mis en place ce qui permettra aussi aux enfants d’avoir des responsabilités.

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   En revanche pour que cette inclusion puisse bien se dérouler il faut faire attention à différents éléments. Les enfants porteurs de trisomie 21 qui sont scolarisés en enseignement ordinaire ont besoin d’un projet éducatif, d’un accompagnement adapté éducatif, social et psychologique. Il est important que les personnes qui le suivent aient la conviction qu’il peut progresser et qu’ils s’adaptent aux difficultés de l’enfant, mais avant tout qu’ils soient informés sur la trisomie 21 par rapport aux limites et capacités de l’enfant. Le programme et la pédagogie doivent être adaptés.

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   Le choix de l’école des parents peut également influencer. Il faut veiller à sélectionner l’école qui répondra aux mieux à leur demande. L’attitude des professionnels, l’approche pédagogique des éducateurs, la coordination entre les différents intervenants et les adaptations logistiques devront être considérées. L’inclusion peut être une chance pour l’enfant si elle est bien organisée et qu’on n’accueille pas simplement l’enfant ou qu’on essaie de gommer sa différence.

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   Tous ses éléments peuvent donc influencer sur le bon déroulement de l’inclusion dans l’enseignement ordinaire. En inscrivant l’enfant dans une école ordinaire, il y a le risque que l’enfant ne soit pas bien accueilli si l’école ne correspond pas à l’enfant. Or dans l’enseignement spécialisé, l’équipe qui s’y trouve a choisi de travailler avec des personnes en situation de handicap, ils sont plus habitués et seront mieux préparés pour accueillir l’enfant.

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   Si nous tenons compte maintenant des différents témoignages de parents, nous pouvons observer que leurs visions sont majoritairement positives. Cependant, certaines craintes peuvent apparaître en inscrivant leur enfant dans l’ordinaire. Ils ont peur du rejet des autres enfants, ou des professionnels de l’éducation, ou que l’enseignant manque de temps pour accompagner au mieux leur enfant ou encore qu’il ne bénéficie pas de l’aide individuelle dont il a besoin.

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   J’ai également pu discuter avec la maman d’un enfant porteur de trisomie 21 qui se trouve dans l’enseignement ordinaire, mais à pédagogie active. C’est une école qui accueille différents enfants en situation de handicap. Ils mettent donc des choses en place pour répondre au mieux aux besoins de chacun. Dans cette école, il y a deux enfants porteurs de trisomie et l’inclusion se fait dans de très bonnes conditions. L’enfant que j’ai pu rencontrer semble épanouie. Elle progresse dans ses apprentissages d’après sa maman. Elle sait communiquer et commence à écrire.

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   Face à cette situation, on peut retrouver différentes valeurs telles que la tolérance, l’acceptation, l’entraide et la bienveillance. Ces différentes valeurs vont se retrouver vis-à-vis de l’école envers l’enfant, de l’enfant envers l’école, mais aussi des parents envers l’enfant et des parents envers l’école.

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   Je pense donc au terme de cette comparaison qu’il y a des facteurs avantageux dans les deux types d’enseignement. Cependant, je favoriserais l’enseignement ordinaire pour cet enfant. Je ne le laisserais peut-être pas dans la même école, car ils n’ont encore jamais fait vraiment face à la trisomie 21. Ils risqueraient donc d’avoir moins d’outils qu’une école qui accueille ou a déjà accueilli des enfants porteurs de trisomie 21. Le choix de l’école est donc primordial.

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   En ayant pu observer cet enfant en classe ordinaire, mais aussi durant un stage d’été avec des personnes en situation de handicap, je remarque qu’au niveau de la socialisation il se sent tout aussi bien avec les deux types de public. Il pourrait donc se sentir et trouver sa place tout aussi bien en enseignement spécialisé qu’en enseignement ordinaire. Malgré tout je me dirigerais plus vers l’enseignement ordinaire suite à mon observation. Car dans l’enseignement spécialisé de type 2, il sera confronté à des enfants ayant d’autres handicaps. Il pourra voir des enfants qui auront parfois des crises et il aurait peut-être difficile à voir ce genre de situation. Et lors du stage, quand cela arrivait il pleurait ou se réfugiait dans les bras, car il ne comprenait pas ce qu’il se passait.

De plus les parents, ne semblent pas vouloir inscrire leur enfant dans le spécialisé et préfèrent privilégier l’enseignement ordinaire.

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   Pour conclure, si on compare aux différentes éthiques vues au cours, je me positionnerais d’un point de vue éthique conséquentialiste. Cette éthique a pour vision de penser principalement aux conséquences. L'action doit être choisie en fonction des meilleures conséquences pour les personnes concernées. Je pense donc plus développer cette éthique, car pour moi, si nous voulons que l’enseignement de cet enfant se passe dans de bonnes conditions il est important de faire attention aux besoins de l’enfant, mais aussi veiller au bien-être de tous pour ce que ça se déroule dans les conditions les plus harmonieuses possible. S'il y a une option qui a des conséquences négatives sur l'ensemble de la classe, je ne conseillerais pas cette solution car les conséquences négatives auraient des impacts sur tous.

 

   Je conseillerais donc aux parents de se diriger plus vers l’enseignement ordinaire tout en leur conseillant de visiter différentes écoles pour voir celle qui serait la plus motivée et investie dans le projet d’accueillir un enfant en situation de handicap. Par contre, si les parents se rendent compte que leur enfant a des difficultés, ne se sent pas à sa place dans l’enseignement ordinaire, ils pourraient se diriger vers le spécialisé.

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Sources utilisées pour la réalisation du travail:

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